Nous sommes à la fin de 2025, et une start-up norvégienne installée en Californie vient de jeter un pavé dans la mare tech : OneX a annoncé la précommande de Néo, un robot humanoïde « grand public ». Certains parlent déjà du tweet le plus marquant de la décennie.

Un robot qui promet de tout faire

Néo mesure 1,65 mètre pour 30 kg, marche, porte des objets, plie le linge, range la maison, ouvre les portes… bref, un assistant ménager (ou majordome, selon votre budget). Vendu 20 000 $, ou 500 $ par mois, il serait disponible dès 2026.
Sur le papier, c’est la promesse d’un robot capable de tout faire à la maison, sans se plaindre ni juger votre intérieur.

Mais comme souvent dans la tech, la promesse est plus belle que la réalité.

Un robot… encore très téléguidé

Lors de la présentation officielle aux États-Unis, la quasi-totalité des actions « autonomes » de Néo étaient en fait… pilotées à distance.
Un employé de OneX, équipé d’un casque de réalité virtuelle, voyait au travers des caméras du robot et contrôlait chacun de ses gestes.
Résultat ? Mettre une bouteille au frigo lui prend une minute, charger le lave-vaisselle cinq. Et parfois, il tombe.

Dans la vidéo officielle, seules deux actions sont réellement autonomes :

• ouvrir une porte ;
• jeter un déchet à la poubelle.

Tout le reste ? Téléopéré.

La question qui fâche : la vie privée

Là où Néo fait grincer des dents, c’est sur la confidentialité.
Car quand le robot « ne comprend pas », un opérateur humain de OneX peut prendre la main.
Certes, l’entreprise promet que tout est encadré : votre accord est requis, vos visages peuvent être floutés, certaines pièces interdites d’accès.
Mais dans les faits, ça reste un inconnu qui voit chez vous à travers un robot humanoïde.

Et pour beaucoup, c’est un vrai malaise.
Le PDG de OneX, lui, assume :

« Si vous achetez Néo, vous acceptez un contrat social. Sans vos données, nous ne pouvons pas améliorer le produit. »

Autrement dit : votre maison devient leur laboratoire. Chaque erreur, chaque geste maladroit du robot servira à entraîner tous les autres Néo du monde.

Un bijou technologique, mais pas encore utile

Sur le plan technique, difficile de ne pas être impressionné.
Néo a 22 degrés de liberté dans les mains, presque comme un humain. Il peut se recharger seul et offre 4 heures d’autonomie.
Sa coque en tissu lui donne même une allure étonnamment humaine.

Mais pour l’instant, il n’est meilleur dans rien :

• un aspirateur robot nettoie mieux ;
• une serrure connectée ouvre plus vite ;
• et une aide-ménagère reste, soyons honnêtes, plus efficace (et plus sociable).

Un rêve californien avant tout

La vidéo de présentation de Néo ressemble à une pub Apple : lumière dorée, musique inspirante, slogans sur la liberté.
Mais derrière le storytelling, Néo reste surtout un prototype déguisé en produit fini.
OneX joue une carte risquée : collecter des données réelles dans les foyers avant que Tesla, Figure, Xpeng ou Agility ne lancent leurs propres robots.

C’est malin, mais aussi un pari dangereux : être le premier, c’est souvent essuyer les plâtres.